Labyrinth Hotel by Laird Koenig

Labyrinth Hotel by Laird Koenig

Auteur:Laird Koenig [Koenig, Laird]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: France Loisirs


CHAPITRE XVII

23 décembre, 14 heures 30

On entendait respirer très fort et marcher dans le noir. Deux hommes montaient, éclairés par une lanterne à piles.

— Bon Dieu, je déteste ces escaliers…

Le plus grand ouvrit une porte à la volée et entra, tenant sa lanterne devant lui, dans un couloir aussi obscur que l’escalier.

— Putain d’escalier…

Une porte s’ouvrit et la silhouette d’une femme apparut, à contre-jour dans une lumière vive, vêtue d’une blouse blanche de médecin. Elle leva la main pour imposer le silence :

— Chut ! Il vient juste de s’endormir.

Elle avait une voix grave, professionnellement dépourvue de sentiment, mais assez autoritaire pour que les deux hommes entrent sans autre bruit que celui de leur souffle court. Se protégeant les yeux, ils se détournèrent de la lumière.

— Vous nous faites courir bien tard.

La doctoresse se déplaça et la silhouette en contre-jour devint une femme en blanc portant des lunettes noires, une femme calme, robuste, avec des cheveux gris fer qui lui tombaient sur les épaules, des cheveux de chanteuse folk, de paysanne de jadis, pas du tout des cheveux de doctoresse new-yorkaise. Une infirmière, portant elle aussi des lunettes noires et une tenue blanche amidonnée de frais, se tenait debout derrière elle dans la lumière éclatante.

La doctoresse remit un stylo d’argent dans la poche de sa blouse immaculée et tendit un graphique à l’infirmière. Son visage aux traits fins, réguliers, bronzé, ne trahissait pas plus d’émotion que sa voix.

— J’appelle la rue depuis une demi-heure.

— C’est vrai, je suis en retard. Et alors ?

Les mains tremblantes de Candyman déchirèrent le papier enveloppant une tablette de chocolat.

— Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Vous livrez à trois heures.

— Ils voulaient le passeport, non ?

— Faites voir.

— Il est parfait.

L’homme lécha le chocolat sur ses doigts et, écartant son foulard, fouilla dans son pardessus d’où il tira un petit livret bleu foncé qu’il tendit à la femme.

La doctoresse tourna le dos à la lumière éblouissante et leva ses lunettes noires pour examiner le document. Elle regarda les pages de près et approuva. C’était du bon travail.

Ahmed sourit :

— Mon frère est le meilleur pour ce travail-là.

— On peut faire confiance au photographe ?

— J’ai pris la photo moi-même, Docteur, dit Ahmed avec un sourire encore plus large. Avec un Polaroid. Une photo vraiment très bonne, hein ?

La doctoresse rendit le passeport à Candyman et remit soigneusement ses lunettes noires :

— Ils partent ce soir ?

— Au Brésil, dit Candyman.

— Je vais lui donner quelque chose de plus fort pour qu’il dorme jusqu’au décollage.

La doctoresse revint dans la lumière.

— Moi d’abord, Docteur, dit Candyman.

— Et moi ? dit Ahmed avec un sourire avide.

— Après.

La doctoresse avait tiré de sa poche une feuille de papier pliée :

— C’est du service des abonnés absents. Je veux que vous l’appeliez immédiatement.

— J’appellerai quand je descendrai…

— Non. Appelez tout de suite.

— Je viens de grimper cette saloperie d’escalier. Vous auriez pu au moins me contacter par radio dans la rue. J’aurais pu téléphoner d’une cabine en bas.



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